29 mars 2007

Le choix





Un prénom irlandais
Une mère de partout
Danoise, catalane
Française malgré tout

Un papa huguenot
Et citoyen du monde
Quelques fois parigot
Aux racines vagabondes

Pisseuse ou petit con
Princesse ou poulbot
Tu prendras ce prénom
Comme un premier cadeau

Il te dira le vent
Qui souffle sur Shannon
Et le vert du printemps
Sur l'île d'Avalon

Quand viendras-tu Malone
Aimeras-tu ce monde
Cette triste Babylone
Cette planète moribonde

J’ai le cœur assez grand
Pour encore de l’amour
Et pour toi, mon enfant
Lumière de mes jours

En voudras-tu longtemps
En auras-tu aussi
Pour ces fous inconscients
Qui t’offrent cette vie

Celle ci sera pleine
De plaisirs mais encore
De chagrins et de peines
Qui te rendront plus fort

La vie est un long fleuve
Tranquille ou bien funeste
Les hommes font ce qu’ils peuvent
Le destin fait le reste

Quand viendras-tu Malone
Aimeras-tu ce monde
D’avance tu nous pardonnes
Si tu le trouves trop immonde

Tellement de misère
De souffrances et de haine
Tellement de galères
Pour le moindre « je t’aime »

Mais tellement aussi
De tous petits bonheurs
D’innocences épanouies
Comme bouquets de fleurs

Nous t’apprendrons, mon ange
A lutter chaque jour
Pour que ce monde change
Pour un peu plus d’amour

T’apprendrai à écrire
Pour chanter tes colères
Et pour voir ton sourire
Illuminer la terre

Quand viendras-tu, Malone
Aimeras-tu ce monde
Ton île d’Avalon
Le soleil et puis l’ombre
Ton île d’Avalon
Et le soleil et puis l’ombre

Renaud - Malone - Rouge Sang - 2006
















Ma plume est une arme de poing / Mes mots parfois sont des grenades
Dans ce monde cruel et crétin / Ma guitare est en embuscade

Contre toutes les barbaries / Contre les silences assassins
Le conformisme des nantis / Et l'ignorance des gens de rien

Car si jamais une chanson / N'a fait tomber un dictateur
Si la tyrannie, l'oppression / Vivent toujours de belles heures

Je sais que j'écrirai toujours / Comme un acte de résistance
Outre quelques chansons d'amour / A l'encre noire de la violence

C'est pas donné aux animaux / C'est la mission des baladins
De combattre avec des mots / De faire des couplets des coups d'poing

J'ai retrouvé mon flingue / Il était dans mes rimes
Attention je déglingue / Je dégomme, je décime

Au premier rang de mes colères / L'Amérique du grand capital
George Bush et ses chiens de guerre / Et son putain d'ordre moral

Son modèle de société / Mi decadente mi puritaine
Sa peine de mort légalisée / Par des Cours que l'on dit Suprêmes

Sa sous-culture qu'il voudrait bien / Imposer à la terre entière
Coca, Mac'do, rappeurs crétins / Disneyland et Schwartzeneger

Loi du plus fort, loi de la jungle / Consommation et pollution
A chaque citoyen son flingue / Amour du drapeau à la con

Je rêve que vivent un jour / Dans ce pays dégénéré
Des centaines de Mickaël Moore / Des Luther King par milliers

J'ai retrouvé mon flingue / Il était dans mes rimes
Attention je déglingue / Je dégomme, j'extermine

Autre fléau, autre danger / Ces putains d'églises à la con
Les évangelistes timbrés / Rabbins, Ayathollas, curetons

Combien de guerre, combien d'horreurs / Ces imbéciles ont engendrées
Par leurs discours de malheur / Sur des masses de demeurés

Tous ceux-là considèrent la femme / Comme une pute ou une sainte
Promettent la damnation de l'âme / A qui ne vit pas dans la crainte

Trouverai-je jamais les mots / Pour dire mon mépris profond
De tous les dieux, tous leurs dévôts / Et de toutes les religions

La mienne se résume en fait / A l'amour et à l'amitié
A l'amour de cette planète / Où vit l'homme et sa fiancée

J'ai retrouvé mon flingue / Il était dans mes rimes
Attention je déglingue / Je dégomme, j'élimine

Chaque jour ils sont des milliers / Les enfants qui meurent sans bruit
Quand des milliards sont dépensés / Pour sur-armer tous les pays

On mise sur le nucléaire / On surconsomme, on surproduit
Lorsque la moitié de la terre / Crève de faim, de maladie

La charité a remplacé / La justice, et c'est l'Abbé Pierre
Qui doit chaque jour s'y coller / Pour que nos consciences soient claires

Pour faire du spectacle avec ça / Il y a toujours un projecteur
Et toujours une caméra / Comme un vautour sur le malheur

Avec l'horreur ils font du fric / Et avec la mort de l'audience
Notre époque est télé-merdique / L'info remplace la connaissance

J'ai retrouvé mon flingue / Il était dans mes rimes
Attention je déglingue / Je dégomme, je décime

S'attaquer aux moulins à vent / De l'injustice, de la misère
Comme je le fais de temps en temps / Dans mes petites chansons colère

Ça relève de l'utopie / Mais y a-t-il autre chose à faire
Poser des bombes, prendre un fusil / Ou suivre le troupeau pépère

Qui imagine changer l'histoire / En votant pour quelques gangsters
En déléguant tous les pouvoirs / A des politiciens pervers

Vienne un jour ce monde impossible / Où les enfants seront bénis
Où nulle femme ne s'ra la cible / De la violence ou du mépris

Où les hommes vivront d'amour / Comme l'ont dit d'autres que moi
Où plus personne ne sera sourd / Aux cris de détresse ou d'effroi

J'ai retrouvé mon flingue / Il était dans mes rimes
Attention je déglingue / Je dégomme, je décime
Je dégomme, j'extermine / Je dégomme, j'élimine
Je dégomme, j'assassine

Renaud - J'ai retrouvé mon flingue - Rouge Sang - 2006
















Des armes, des chouettes, des brillantes
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes

Des armes bleues comme la terre
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme
Dans les yeux, dans le coeur, dans les bras d'une femme
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère

Des armes au secret des jours
Sous l'herbe, dans le ciel et puis dans l'écriture
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures
Et qui mettent la poésie dans les discours

Des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français brillant comme une larme

Léo Ferré
(chanté par Noir Désir, Des visages des figures, 2001)




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Zoë a dit…
La ballade Nord-Irlandaise

J'ai voulu planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Là où les arbres n'ont jamais donné
Que des grenades dégoupillées

Jusqu'à Derry ma bien aimée
Sur mon bateau j'ai navigué
J'ai dit aux hommes qui se battaient
Je viens planter un oranger

Buvons un verre, allons pêcher
Pas une guerre ne pourra durer
Lorsque la bière et l'amitié
Et la musique nous ferons chanter

Tuez vos dieux à tout jamais
Sous aucune croix l'amour ne se plaît
Ce sont les hommes pas les curés
Qui font pousser les orangers

Je voulais planter un oranger
Là où la chanson n'en verra jamais
Il a fleuri et il a donné
Les fruits sucrés de la liberté

Renaud Séchan

29 mars, 2007