23 juin 2006

La société des enfants















Au fils du nomade

Chausse tes sandales
et foule le sable
qu’aucun esclave n’a piétiné
Eveille ton âme
et goûte les sources
qu’aucun papillon n’a frôlées
Déploie tes pensées
vers les voies lactées
dont aucun fou n’a osé rêver
Respire le parfum des fleurs
qu’aucune abeille n’a courtisées
Ecarte-toi des écoles et des dogmes
Les mystères du silence
que le vent démêle dans tes oreilles
te suffisent
Eloigne-toi des marchés et des hommes
et imagine la foire des étoiles
où Orion tend son épée
où sourient les Pléiades
autour des flammes de la Lune
où pas un Phénicien n’a laissé ses traces
Plante ta tente dans les horizons
où aucune autruche n’a songé à cacher ses œufs
Si tu veux te réveiller libre
comme un faucon qui plane dans les cieux
l’existence et le néant suspendus
à ses ailes
la vie la mort


Hawad, dans Caravane de la soif, Edisud, Aix en Provence, 1988.



















sur le bord du monde
il y a des enfants qui marchent
ils sont fragiles et doux comme des brebis
que le loup va dévorer
et puis voilà que viennent des troupeaux de
télévision des troupeaux d'instituteurs
d'endoctrineurs et les enfances se noient
dans la mer de la raison raisonnante
et l'enfant n'aspire plus à être lui-même
sur le bord du monde il y a des enfants qui
marchent il ne faut presque rien pour
qu'ils tombent dans l'abîme
précipités hors d'eux-mêmes

Julos Beaucarne
(à moi transmis par Gody)





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et Quentin? Ah oui, tu pourra lui dire que j'ai
enfin ouvert son mail et vu ses photos que je trouve
superbes. Dans un premier temps, je vais essayer d'en
imprimer une moi-même après on verra. Encore merci à
son oeil de photographe.

Doris (par mail)

19 septembre, 2007