Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce ne serait pas d'aller vers de nouveaux paysages, mais d'avoir d'autres yeux, de voir l'univers avec les yeux d'un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d'eux voit, que chacun d'eux est ; et cela nous le pouvons avec un Elstir, avec un Vinteuil, avec leurs pareils, nous volons vraiment d'étoiles en étoiles.
M. Proust
nota bene : il faut savoir que Elstir est le peintre dans "A la recherche ..." et Vinteuil le musicien, bref des artistes
1 commentaire:
J'ai beaucoup aimé ce texte de Proust (que je ne connaissais pas).
A propos des "Yeux" précisément, j’aurais envie d’ajouter que le voyage « rafraîchit » le regard (et l’ouïe, et l’odorat, et le toucher, et le goût). Il rend aux sens une nouvelle acuité. A un point tel, que de retour au pays natal, il arrive au voyageur de se sentir tel un étranger. Les visages et les paysages, autrefois devenus trop familiers -presque invisibles- réapparaissent de manière étonnement intenses et dignes de la plus haute attention. On peut donc considérer que le voyage corrige la vue !
Bien à toi et un amical bonjour aux tiens!
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