6 novembre 2006

Le village



Le village

Cocotiers, montagnes, horizons rouillés…
Le voile du ciel retroussé descendait
tanguait au ras des visages…
Constellations nouvelles
Je disais toutes ces villes germées de l’enchantement de l’imprévu
Je disais ta douleur et tant de beauté qui y couvait
Et tant de jours et de royaumes qui s’y cachaient
Dans la boue de ta forêt, mes pieds plantés en toi
plus profondément que les racines de ces baobabs,
A travers ton rire semé de mouches et d’étoiles
à travers les ruelles creuses de tes villes
Nous chantions ensemble, ensemble nous chantions…
Sous les lampadaires suintant de leur phosphorescence
et qui entonnaient dans la brise du soir
avec les palmiers échevelés
des berceuses jamais entendues…
Par l’entrebâillement de tes paillotes lumineuses
de leur regard silencieux dans le noir
Qui brillait de la lueur des planètes constellées…

Mohammadou Modibbo Aliou, dans L’Afrique noire en poésie, Gallimard, 1986.
















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