7 juillet 2006
Les ioniennes encore
MES MATHEMATIQUES SUPERIEURES, je les ai faites à l’Ecole de la Mer. Voici quelques exercices à titre d’exemple :
1. Décomposez la Grèce et vous verrez qu’il ne restera pour finir qu’un olivier, une vigne et un bateau. Autrement dit, avec les mêmes éléments, vous pouvez la recomposer.
2. Multipliez par l’innocence les plantes qui embaument : le produit donne toujours la figure de quelque Jésus-Christ.
3. Le bonheur est le rapport exact entre les exercices (formes) et les sentiments (couleurs). Notre vie peut, doit être découpée selon les mêmes proportions que celles de Matisse avec ses papiers colorés.
4. Où il y a des figuiers, il y a la Grèce. Là où la montagne s’augmente de son nom, il y a le poète. La jouissance n’est pas à déduire.
5. Un crépuscule sur l’Egée contient la joie et la tristesse en doses si égales qu’en sa fin il ne reste plus que la vérité.
6. Chaque progrès sur le plan moral ne peut être qu’inversement proportionnel au pouvoir qu’ont la force et le nombre de fixer notre sort.
7. Le voyage que la moitié des gens nomme un Lointain est nécessairement pour l’autre moitié un Prochain.
Elytis Odysséas, Mes mathématiques supérieures, extrait de Le Petit Matin, 1986, cité par Jacques Lacarrière dans son Dictionnaire amoureux de la Grèce, Plon, 2001.
En pensant à tous mes professeurs de mathématiques (y compris Isabelle).
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