Si, sur bien des points, on peut établir un parallèle entre les arts et la photographie, celle-ci possède cependant un assez étrange pouvoir dont ont certainement parlé d’autres que moi mais qui lui est tellement spécifique qu’il ne cesse de m’émerveiller : c’est celui de fixer, de mémoriser ce que notre mémoire elle-même est incapable de retenir, c’est-à-dire l’image de quelque chose qui n’a eu lieu, n’a existé que dans une fraction infime du temps […]. Et seule, à ma connaissance du moins, la photographie peut saisir et garder une trace de ce qui n’avait jamais été et ne sera plus jamais. Je me demande en définitive, et au-delà de toute autre considération , si ce n’est pas l’attrait de ce pouvoir quelque peu magique qui m’a poussé à m’y essayer.
Claude Simon, cité dans Je ne suis pas photographe…, Photo Poche n° 100, Actes Sud, 2006.
23 novembre 2006
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